Comment une activité farcie de complications peut-elle nous détendre ?

Quelqu’un s’est-il déjà demandé pourquoi on parvenait à se délasser en cultivant des bonsaï ?

Tous les bonsaïkas vous le diront, élever des petits arbres en pots nous apaise.

C’est comme être en constante relaxation au pied d’un arbre.

Et pourtant, si on fait la liste des préoccupations, des inquiétudes, des difficultés, des craintes, des ennuis et des angoisses parfois… Bref, par toutes les vigilances requises par un bonsaï, on est à des années lumière d’une activité dite zen.

Arrosage, fertilisation, taille, période appropriée, période inappropriée, trop chaud, trop froid, trop sec , trop humide, maladies, parasites, champignons, problèmes racines, esthétique, transport, expos, absence, remplacement, semis, greffe, rempotage, reprise après prélèvement, achat, coût, vol, grêle, vent, blog… STOP !

L’idée même que des années d’efforts et de patiences, peuvent être anéanties par un simple manque d’eau, panique tous ceux qui nous observent.

Envisager qu’un hiver trop rigoureux peut ajouter à la perte financière (Flirtant parfois avec l’indécence) une profonde peine morale, agitent l’incompréhension de nos proches.

Le bonsaïka est un malade qui essaie de se soigner en créant des bonsaï, mais plus il se soigne , plus il est malade.
Et plus il est malade, moins il a envie deguérir.

Le bonsaïka est vraiment atteint quelque part. Ou atteint par quelque chose de plus… Comme une sorte de chromosome atrophié.

Alors pourquoi aime t-on ça ?

Beauté, complicité avec la nature, rencontre, création, accomplissement personnel, émouvoir, être ému, quête du naturel, compréhension de sois, observation, calme, découverte, patience, humilité, connaissance des autres, échange, sublimer les formes, exciter, partager, raconter des histoires, voyage immobile, immensité en réduction, équilibre, épanouissement, force intérieur, blog…

Oui certainement pour tout ça à la fois, et surement plus encore…